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Message par Kalayaan Mar 12 Juil 2011 - 20:39

Aucun sujet ? :O Bon bah, j'ai la chance d'inaugurer alors ^^
Voici un petit texte écrit il y a un petit moment, mais je l'aime bien alors je vous le présente ^^

Je n’ai pas de nom. Je ne suis qu’un livre. Un simple bouquin décrépit aux pages jaunies par le temps qu’on a oublié sur le coin d’une étagère. Alors qu’autrefois je faisais le bonheur de mes lecteurs avec mes milles et une histoire, que je les faisais rêver à ce monde remplis de chevaliers où tous étaient désireux d’y plonger afin d’avoir la chance de sauver la belle princesse du cruel dragon et de l’épouser, aujourd’hui, je ne suis plus qu’une pauvre chose qui ramasse la poussière sur son étagère, attendant avec impatience le moment où, finalement, on m’ouvrirait à nouveau pour découvrir quels récits trépidants je renferme. Je n’ai pas toujours vécu ici, je n’ai pas toujours été si pitoyable.
Il y a quelques années à peine, je parcourais le monde, d’une librairie à une autre, changeant de propriétaire presque tous les mois. Jusqu’à ce que j’atterrisse dans cette bibliothèque. Elle venait tout juste d’ouvrir, et on m’avait choisis pour remplir l’une de ses tablettes, toutes cruellement vides.
Les gens venaient, me feuilletaient un peu, puis passaient au livre suivant. J’étais patient, je savais que mon tour viendrait. Alors j’attendais, réprimant un frisson d’espoir chaque fois que quelqu’un s’arrêtait pour observer ma couverture. Mais à chaque fois, je reprenais ma place parmi les autres livres, et bientôt, on ne m’accorda plus aucune attention. Au mieux, certains me jetaient un vague coup d’œil avant de poursuivre leur recherche du livre parfait, celui qui leur donnerait des frissons, qui les ferait rêver. Et à l’évidence, ce n’était pas moi.
Peu à peu, l’espoir avait cédé la place au désespoir. Le temps passait, mes voisins me quittaient tous un par un et étaient aussitôt remplacés par d’autres livres. Moi, je ne bougeais pas, invisible aux yeux de tous sur mon étagère qui en contenait mille autres comme moi.

Puis un jour, elle est venue dans ma bibliothèque. Elle a parcouru mon étagère et s’est arrêtée devant moi. Elle m’a prit délicatement dans ses mains et m’a observé sous toutes les coutures. On s’est ensuite dirigé ensemble vers la caisse. Puis elle m’a ramené chez elle.
J’étais aux anges ! Mes pages en frémissaient ! Je venais enfin de quitter ma tablette poussiéreuse. Ma nouvelle propriétaire ne se fit pas prier pour m’ouvrir. Alors je lui délivrais toute mon histoire, sas omettre un seul détail. Elle lisait chacune des pages avec attention et les tournait avec d’infimes précautions. Plus les chapitres passaient, et plus son sourire s’élargissait. Ses yeux pétillaient ! Je venais de faire le bonheur de quelqu’un.
Nous avons passé plusieurs années ensemble. Des années merveilleuses ! Elle m’ouvrait régulièrement afin de replonger à nouveau dans mon univers fantastique. Elle m’avait déjà lu des dizaines et des dizaines de fois, mais elle ne se lassait jamais !

Un jour, cependant, elle me déposa sur une étagère et m’oublia. Je la voyais aller et venir dans sa chambre, ramasser des objets de toutes sortes et les ranger dans une grande valise. Bientôt, la pièce ne contint plus que mon étagère et moi. Elle ne revint qu’une seule fois, pour éteindre la lumière.
Me voilà aujourd’hui, vieux bouquins sur une étagère poussiéreuse dans une chambre plongée dans le noir. Je l’ai attendu un long moment, j’ai prononcé son nom à plusieurs reprises, mais elle n’a jamais entendu mes appels. Je perds à nouveau espoir, comme lorsque j’étais prisonnier de ma bibliothèque, perdu au milieu de centaines d’autres livres. Autrefois, je pouvais espérer qu’un lecteur passionné m’emmène avec lui. Mais aujourd’hui, personne ne viendra m’arracher à cet enfer de noirceur et de solitude.
Combien de temps s’est écoulé depuis qu’on m’a abandonné sur cette étagère ? Une semaine ? Un mois ? Je ne saurais le dire. Les journées passent avec une infinie lenteur, toutes affreusement semblables.

Puis, un matin, quelqu’un est venu. Je l’entendais marcher au rez-de-chaussée, grimper les escaliers et, finalement, ouvrir la porte de la chambre. Il s’est approché de mon étagère, seul meuble présent dans la pièce, et m’a pris dans ses mains. La joie faisait trembler mes pages. L’espoir m’envahissait; l’espoir de repartir avec cet homme, l’espoir qu’on m’arrache à cette solitude qui fait tant souffrir.
Soudain, l’inconnu sortis un petit objet métallique de sa poche et le dirigea vers moi. Sans comprendre ce qui se passait, je vis une lueur orangée se refléter dans les yeux de l’homme et je la sentie. La chaleur. Et l’odeur de papier brûlé. La flamme, d’abord minuscule, pris rapidement de l’ampleur. Elle me dévorait tout entier, page par page, se nourrissant de mon précieux papier, essence même de mon existence. De feuilles, elles passaient à cendres, et la flamme ne cessaient de croître, consumant à chaque seconde un peu plus de mon être torturé.
Je ne sais pas à quel moment l’incendiaire quitta la maison; je ne voyais plus que la fumée qui chassait progressivement l’oxygène de la pièce et le feu qui dévorait tout sur son passage, comme une bête affamée, assoiffée de destruction. Je ne sentais plus que la chaleur, et la peur. Cette peur atroce d’être dévoré par les flammes, celle-là même qui s’insinuait entre chacune de mes quelques pages encore intactes.
Mourir d’un incendie, léché par ses grandes langues de feu, aspiré dans son tourbillon infernal de fumée suffocante, c’était sûrement la pire mort qui existait en ce bas-monde. L’agonie était lente. Heureusement que le papier soit insensible à la douleur, sinon elle serait sûrement intenable.
Les minutes passaient, la suivante plus longue encore que la précédente. Un véritable carnage s’offrait à présent à moi. Les flammes ‘étaient multipliées à une vitesse folle et rien ne semblait pouvoir les arrêter. La chambre n’était plus que feu, fumée et cendres. Quel spectacle de désolation ! Spectacle que je n’aurai bientôt plus sous les yeux. Mes pages sont toutes mortes, l’une après l’autre, avalées par ce feu envahissant, dévorées par ses flammes. J’en viens presqu’à regretter la solitude qui me faisait tant souffrir autrefois. À présent, je ne suis plus seul; les flammes, bourreaux sans pitié, toujours avides de plus de destruction, m’accompagneront néanmoins dans la mort.

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